Mars 2020
En raison de la pandémie de coronavirus Covid-19 un confinement est décrété en France.
Mon agenda de formatrice et d'art-thérapeute se vide.
Une exposition que je devais tenir et où je devais donner à voir certaines de mes créations de céramique et poésie avec 3 autres personnes est annulée-reportée comme beaucoup d'événements de ce printemps 2020.
Je suis saisie par cette situation internationale si singulière. Je ressens quelque chose de vertigineux.
Rapidement, je me questionne... Dois-je rejoindre les démarches collectives d'écoute bénévole que mettent en place des psychothérapeutes ici et là pour se mettre à la disposition des personnes qui, touchées psychiquement par le confinement, auraient besoin de se confier, de trouver une oreille ?
Alors, j'avance dans ma réflexion... si j'ai choisi d'être art-thérapeute, ce n'est pas pour mener des entretiens verbaux. C'est pour me mettre à l'écoute d'une autre façon. C'est parce que je crois au processus de création, parce que je crois que la poésie, le modelage, le dessin, le land-art, la musique... sont des modes d'expression qui aident à traverser la souffrance et favorisent la transformation.
Et puis, cette période de confinement et de chômage forcé me touche également de plein fouet (et elle survient par ailleurs aussitôt après un accident de voiture que j'ai eu et qui a laissé quelques séquelles musculaires et émotionnelles).
Je décide donc de m'écouter, de me mettre à ma propre écoute. Je décide d'éprouver pleinement dans ma chair et mon esprit cette situation. Je décide de faire de cette période une expérience apprenante que je pourrai mettre ensuite au service des personnes que j'accompagnerai de nouveau en tant qu'art-thérapeute.
Simultanément, la lumière et le soleil sont de retour après un hiver extrêmement gris et pluvieux.
Je passe donc beaucoup de temps dans le jardin (j'ai un confinement de privilégiée)... non à jardiner mais à créer, inventer, imaginer... Je suis prise d'une grande frénésie de création. J'éprouve donc aussi pleinement le processus de création et ressens comme il peut transformer les angoisses, les incertitudes, la souffrance.
Je partage mes œuvres sur les réseaux sociaux et certaines personnes me suivent régulièrement et témoignent du plaisir qu'elles ont à retrouver mes créations.
J'expose ci-après quelques unes des œuvres et créations nées pendant cette période.
Et, pour retrouver une sélection de photos, c'est là.
Jolie bouteille, sacrée bouteille, je n'vais pas te laisser tranquille !
Variation autour de bouteilles de verre
Chaque jour, je poste sur Facebook un nouvel épisode d'histoires sans paroles.
Les protagonistes sont de petites bouteilles en verre transparent.
A chacun-chacune d'imaginer sa propre histoire, de se laisser porter ou non par cette poésie des images.
Les histoires qui sont reproduites ici ne donnent pas la sensation de suspens qu'il y a pu y avoir à attendre l'épisode du lendemain mais les diaporamas rythment la
succession des étapes...
Cette histoire a inspiré un texte à Françoise Trubert. Retrouvez-le sur son blog.
Cette histoire a inspiré un texte à Françoise Trubert. Retrouvez-le sur son blog.
Cette histoire a inspiré un texte à Françoise Trubert. Retrouvez-le sur son blog.
Cette histoire a inspiré un texte à Françoise Trubert. Retrouvez-le sur son blog.
Alerte co…
Alerte coercition
Nous interrompons exceptionnellement notre programme de diffusion du feuilleton « Jolie bouteille » à la demande expresse du Centre international de l’audiobouteille (CIA) et suite à l’envoi d’un communiqué du Syndicat interprofessionnel des bouteilles en liberté (SIBEL).
Voici un extrait de ce communiqué :
« Après 3 semaines de diffusion, nous trouvons inadmissible qu’aucune d’entre nous n’ait été officiellement présentée au public. Aussi, nous exigeons qu’un casting soit projeté séance tenante avant toute poursuite du programme. »
Alors voici le casting. Que justice leur soit rendue !
Un casting 100% féminin (ben oui, on dit unE bouteille, pas un bouteille)
Avec, de gauche à droite :
Au 1er rang : Rosalie, Clarisse, Constance, Jeanne
Au 2ème rang : Madeleine, Odette, Anne, Félicie, Barbe, Claude, Marie-Anne
Au 3ème rang : Chenette, Perrette, Jacquotte, Henriette, Louise, Marguerite, Lucrèce, Suzanne
Au 4ème rang : Judith, Marie, Roberte
Au 5ème rang : Simone, Vincente
Au 6ème rang : Poncette (toujours à faire son intéressante celle-là !)
Alerte co…
Alerte coercition
Nouveau communiqué spécial
Décidément, il y a comme un vent de revendication dans l’air ! Après les actrices, voici que Zélica, la cheffe costumière de notre feuilleton, membre du même Syndicat interprofessionnel des bouteilles en liberté (le SIBEL, qu’elle a contribué à fonder, c’est dire…), ne se trouve pas assez mise en valeur lors de la diffusion de notre programme. Elle menace de rejoindre une autre équipe de tournage si nous ne lui sommes pas plus reconnaissants. Par les temps qui courent, il est dans notre intérêt de nous exécuter : nous souhaiterions en effet éviter l’Acte II de la contestation.
Voici donc aujourd’hui, pour rendre hommage à New Zélie (c’est son pseudo pro), une diffusion spéciale, façon MAKING OF.
Où nous voyons comme elle œuvre, non pas dans l’ombre mais dans la lumière, pour confectionner les costumes des bouteilles de la série esthétique qui a récemment commencé.
Où nous découvrons aussi que le travail en coulisse est souvent digne des meilleures symphonies.
Épisode spécial
En ce dimanche pascal, hasard du calendrier (car notre équipe est tout à fait laïque), nous avons l’honneur et la sympathie de vous proposer un épisode spécial.
En effet, exceptionnellement, l’équipe de tournage s’est dotée de deux nouvelles coopératrices, Palmyre, cheffe monteuse, et Ismérie, compositrice junior (comme quoi, malgré cette période de récession, il y a toujours moyen d’embaucher !). Cet épisode a donc subi un montage audiovisuel et un enrobage sonore.
Ainsi, nous vous emmenons en voyage… il faut parfois savoir dépasser les quatre murs de son chez soi.
Allez, en bouteille Simone !
Spéciale dédicace à Gilles Durmois, vannier et osiériculteur à Boult-aux-Bois (Ardennes)
Episode 25 du 14 avril 2020
« Quoi, déjà une rétrospective ?! » nous direz-vous ?
Ben oui, à l’échelle du temps du confinement, nous estimons que 25 épisodes, ça vaut bien un jubilé dans une autre échelle de temps… celle du monde d’avant, comme diraient certains.
A l’occasion de ce 25ème épisode, voici donc une rétrospective en images des épisodes de « Jolies bouteilles, sacrées bouteilles » diffusés depuis le 19 mars 2020.
Vous y trouverez aussi les commentaires de Bertha, spécialement affrétée… euh pardon, spécialement missionnée pour confectionner cette rétrospective.
Cela faisait quelques semaines que nous n’avions plus aucun contact avec Zulma, notre envoyée spéciale Ailleurs dans le monde. Heureusement, cette photographe reporter nous a donné de ses nouvelles : nous voilà rassurées ! Elle nous a fait parvenir quelques clichés que nous faisons paraître ici.
No comment… laissons parler les images.
Notre équipe de réalisation s'est laissée aller aux propositions de création de l'Ilôt Ateliers Catherine Melul.
Deux mots-clés retenus : CHAT et BLEU.
A regarder sans omettre le son.
Spéciale dédicace à Joelle Pautevin et aussi à Chatal, alias Chantal Aigret Palomo.
Va falloir que ça cesse. Quoi ? ON n’en sait rien mais ON n’en peut plus ! Et il nous faut manifester… mais que dire quand on est de simples petites bouteilles de verre ?
Nous ne vous avions pas dit (chut, c’est top secret), que notre équipe comprend aussi une hackeuse, Victorine (nom de code Vicking008). Et bien, nous l’avons missionnée pour trouver sur le Clean Web de quoi manifester ce que nous avons sur le cœur. Alors, elle est secrètement entrée dans le système d’une maison d’édition et elle a fait moisson…
Moisson de mots
Moisson d’images
Moisson de subversion
Moisson d’aspiration
Alors, les bouteilles battent le pavé !
Et, Zulma, notre photographe reporter, de retour sur nos terres pour quelque temps, est allée prendre des photos.
Spéciale dédicace aux poètes et éditeurs de poètes
Et notamment à Bruno Doucey, Murielle Szac, leurs collègues et les poètes qu’ils éditent (Editions Bruno Doucey)
Le temps passe
Laisse des traces
Ou les efface
Le temps passe
Nulle bouteille ne trépasse
Ni ne se lasse
Photos à regarder par binômes comme dans le jeu des 7 différences !
Le dimanche, c'est voyage.
Aujourd'hui, direction LE désert... ou UN désert... ou VOTRE désert...
Mais attention, seulement pour celles et ceux qui ne sont pas privé.e.s de désert !
Et notons la participation d'Olga (origami), de Blanche et Rosa (teintures de laine) et d'Hermance (chants).
Mardi, c’est Danse avec les bouteilles
Oui, les bouteilles dansent.
Sur le parquet elles dansent
Et sur l’évier aussi elles dansent
Avec des perles, elles dansent
Et avec des pinceaux itou
Et oui, ici, on peut…
L’atelier, c’est un espace des possibles !
Mercredi
Les bouteilles se jouent des reflets, des transparences, des apparences.
Elles flirtent avec l’intime…
Et avec elles, je fais mienne cette citation de Gaston Bachelard (in La poétique de l’espace, 1957)
« Donner son espace poétique à un objet, c’est lui donner plus d’espace qu’il n’en a objectivement, ou pour mieux dire, c’est suivre l’expansion de son espace intime. »
Aurais-je donné mon espace poétique à des bouteilles ?
Voici un bon sujet de méditation pour ce quarantième épisode…
Jeudi
Faire feu de tout bois
Faire jeu de toute joie
Faire mandala de tout objet
Poursuivre la ronde des bouteilles.
« La vie est probablement ronde. » Van Gogh (cité par Bachelard)
« […] vécu du dedans, sans extériorité, l’être ne saurait être que rond. » Gaston Bachelard (in La poétique de l’espace, 1957)
Avec Jeanne, Constance, Clarisse, Rosalie... et Félicie, aussi !
Vendredi
Se (la) raconter
… et se faire la malle !
Prendre la poudre d’escampette
Parce qu’après le dedans
Le dehors, c’est bien aussi.
Et, toujours avec Gaston Bachelard (in La poétique de l’espace, 1957),
(Se) questionner…
« Dans ce drame de la géographie intime, où faut-il habiter ? »
Douter... un peu.
Avoir des certitudes... si peu.
Alors, plutôt, se laisser surprendre, s'exclamer!
Continuer de s'étonner.
Éloge du point d'exclamation.
Alors, plutôt, (se) demander, (se) questionner
Continuer de s'interroger.
Éloge du point d'interrogation
Alors, chercher à comprendre, déployer, expliquer, expliciter...
Défaire les plis et observer.
Éloge des deux-points.
Alors, laisser du temps au temps
De l'espace à l'espace.
Savoir laisser en suspens...
Pour ouvrir l'espace des possibles.
Éloge des points de suspension...
...et remerciements à Édith Blanquet
Alors, se ménager des pauses
Ouvrir des bulles de rêverie et de réflexion
Chuchoter et susurrer
Ouvrir des parenthèses
Penser à les fermer aussi.
Éloge des parenthèses
Que faut-il pour apprendre à voler ?
Apprivoiser le souffle de l'air
et observer la ronde des insectes
avant de faire le grand saut.
Parcourir le jardin,
laisser trainer mon regard ici et là
laisser venir les sensations
et laisser libre cours à mon imaginaire.
Un montage audiovisuel de photographies prises d'une œuvre de land-art.
Cette création a inspiré un texte à Françoise Trubert. Retrouvez-le sur son blog.
A l'invitation de personnes qui transforment leurs pratiques d'animation d'ateliers le temps du confinement
Je me prends de temps en temps au jeu
Et je crée en lien avec les propositions qui nous sont faites.
A l'invitation de Catherine Melul de l’îlot "O en couleurs", espace de créativité, de partage et d'expression à Gradignan.
Chaque semaine du confinement, elle invite à créer selon une couleur et un thème. Le samedi, à 11H, elle inaugure une exposition virtuelle sur sa page Facebook.
Créer en rose
En vers ou en prose
Pendant cette pause
Que nous impose
Une maladie qui ne finit même pas en OSE.
J’ai assez de papier rose
Et pas besoin de nouilles ni de saccharose
Assez à faire de choses
Pour éviter l’ankylose
Et faire taire la névrose.
Créer en rose
Allez, j’OSE
Ce sera peut-être grandiose
En attendant les primeroses.
A l'invitation de Catherine Melul de l’îlot "O en couleurs", espace de créativité, de partage et d'expression à Gradignan.
Chaque semaine du confinement, elle invite à créer selon une couleur et/ou un thème. Le samedi, à 11H, elle inaugure une exposition virtuelle sur sa page Facebook.
A l'invitation de Catherine Melul de l’îlot "O en couleurs", espace de créativité, de partage et d'expression à Gradignan.
Chaque semaine du confinement, elle invite à créer selon une couleur et/ou un thème. Le samedi, à 11H, elle inaugure une exposition virtuelle sur sa page Facebook.
Françoise Trubert (voir son blog), qui anime des ateliers d'écriture dans une médiathèque beauceronne, m'a conviée à un des ateliers qu'elle a animé à distance. Voici le texte né de sa proposition d'écriture.
Le musée des verts meilles
Viens je t’emmène…
Je te prie d’être amène
Je ne parlerai pas de noir ébène
Plutôt de vert lichen.
Bienvenue au musée
Ici pas de refusés
Suffit d’avoir osé
Un regard vert-de-grisé.
Nul besoin d’être vert de peur
Voici juste un flipper
Qui fait sortir de sa torpeur
Le plus vaillant des sapeurs.
Une machine à remonter le temps
Et les pays verdoyants
On y voyage, on y ressent
Les verts les plus puissants.
En vert et contre tout
Voici le moteur à quatre coups
Il te donne le vert tige après coup
Une verdeur de coucou.
Et le mélangeur à couleurs
Venu du pays Toucouleur
Vert du Nil, vert pâleur
Vert bouteille, vert haleur.
Ici, la tourniquette à pardons
Et ses reflets vert céladon
On s’y prosterne sous le guidon
En tirant fort sur les cordons
Et pour finir un épais tapis
Aux tons pomme de reinette et pomme d’api
Tissé vert ici et vert là-bas aussi
Nous revoilà salle vert kaki, merci !
Juliette Cheriki-Nort, 6 avril 2020
Sophie Laizé-Lurcel, art-thérapeute, propose des ateliers d'art transformationnel et de danse transformationnelle via sa page Facebook. J'ai participé à deux de ses propositions pendant le confinement.
L'une portait sur la question du TERRITOIRE.
L'autre s'intitulait : DU POISON AU NECTAR.
Pour chacune, j'ai choisi de créer des œuvres de land-art y associant des œuvres de céramique que j'avais préalablement réalisées.
"Ils sont amateurs ou professionnels, enfants ou adultes, tous invités par le galeriste François Quinart à s’exprimer sur le Covid_19 (Coronavirus) et ses conséquences, à travers le dessin, la gravure, la peinture, le collage, la sculpture, etc.
Dans cette exposition, chacun traduit son ressenti, sa vie confinée, son quotidien ; s’exprime sur ses doutes, ses peurs, ses espoirs, sa vision de la vie d’après…
Les premiers artistes, de France et d'ailleurs, vous attendent à cette adresse 👇
https://www.galeriecaracteres.fr/exposition-virtuelle-2020/
A l’issue de cet événement, il vous sera proposé de voter pour les différentes œuvres exposées. Celles remportant le plus de suffrages seront accrochés sur nos murs dès que la situation sanitaire nous permettra de vous accueillir à nouveau dans notre galerie d’art à Charleville-Mézières."
J'ai proposé une œuvre dans ce contexte. Vous pouvez aller visiter l'exposition virtuelle pour la découvrir.
Voici cependant ci-dessous une version audiovisuelle de cette création, Sépulture.
Dans la nuit du 7 au 8 avril 2020, avait lieu un phénomène de Super lune...
Attentive à cette nuit-là, j'ai écrit.
Écrivant le soir, écrivant le matin, encadrant ainsi de mes écrits cette nuit de super lune.
Evening party
A chacun sa lune…
Sortir au crépuscule
S’asseoir sur le banc de la terrasse
Entre maison et jardin
Ni tout à fait dehors, ni tout à fait dedans
A la lisière du temps
Pour bayer à la lune
Qui se fait pleine et ronde et… super !
Entendre des stores qu’on descend
Des volets qu’on rabat
Une chaudière qui redémarre
Les poules du voisin qui gloussent
Des chiens ici et là qui aboient
La télé qu’on regarde dans la maison…
C’est que sonne l’heure du repli,
Du confinement du confinement.
Attendre, guetter la venue du hérisson
Voir passer des chats dans le gazon
Des chauves-souris sur fond de ciel
Des papillons dans les raies de lumière.
Deviner le souffle de l’air dans la sauge qui se trémousse
Et dans la caresse de la mousse.
Écouter encore
Entendre alors
Les tôles du hangar qui se rétractent
Des vaches qui meuglent dans le lointain
Et puis les chouettes, les trois
Super chouette !
Chevêche, hulotte, effraie.
Se remémorer… là, la ceinture d’Orion
Ici, la Grande ourse et là Vénus.
Remarquer la course de la lune.
Non, non, elle ne disparaîtra pas derrière le hangar.
Chasser un insecte, se gratter le dos, se masser les cuisses
C’est qu’il commence à faire froid !
Je rentre, tant pis pour le hérisson
Demain, ses crottes constelleront le gazon.
Et la lune rose ?
Je la veillerai depuis la fenêtre de mon insomnie.
Juliette Cheriki-Nort, 7 avril 2020
Morning party
Lecture de paysage sonore
Au petit matin
Monter au grenier
Passer la tête par le velux
Et de nouveau, veiller sur la lune
La voir encore si pleine
Illuminer le jardin, le quartier, le village
Le département, la région, le pays
La Terre !
Se recoucher après avoir pris soin
D’ouvrir grand la fenêtre.
Laisser entrer un peu de dehors dans le dedans
Air frais, bruits, sons et chants.
Regarder par l’ouverture
Le ciel s’éclaircir, rosir, moutonner.
Se dire que la vue, d’ici, n’est pas très esthétique
Technique, agricole, minérale, mécanique…
Mais le hangar fait caisse de résonance
Et ce n’est pas le troglodyte qui me contredira.
Fermer les yeux, ouvrir les ouïes
Se concentrer sur l’ornitho-cacophonie.
Impressionnant comme les merles texturent l’espace sonore
Les autres espèces y ajoutant des touches de couleur vocale.
Sur l’épi de faîtage, le rouge-queue froisse du papier
Dans le cerisier en fleurs, le pinson répète sa phrase
La mésange bleue tintinnabule en volant de-ci de-là
Oh, la fauvette à tête noire est de retour !
Les oiseaux domestiques ne sont pas en reste
Les coqs se concurrencent dans le poulailler voisin.
C’est alors que surgit un bruyant ouragan…
On livre du fuel dans la maison d’en face.
C’est écrasant et désharmonisant.
Mais, au départ du camion-citerne
Les moineaux pépient
Les oiseaux reprennent le dessus.
C’est bien le bruit qui donne la conscience du chant
Comme l’absence donne celle de la présence.
Juliette Cheriki-Nort, 8 avril 2020